dimanche

Les Agatha Christie en BD.


Parlons alors de choix judicieux en matière éditoriale. J’évoquerai donc ce que je connais : mes (seuls) deux titres chez Heupé. Pour ce qui me concerne, ces deux albums réédités par Emmanuel Proust ( Mort sur le Nil et Le crime de l’Orient-Express, avec François Rivière à l’adaptation et Cécile Vergult à la couleur) vivent une belle seconde jeunesse depuis une décennie. Ressortis voici dix ans donc, fin 2002 pour l’un et début 2003 pour l’autre, ils comptablisaient des ventes pour l’édition en langue française à 30.000 fin 2009, en 7 ans d’exploitation, soit en moyenne annuelle peu ou prou 4300 exemplaires vendus. Sans compter les traductions, environ une vingtaine pour les deux titres, à ma connaissance. Au total, cela reste, je pense, une réussite éditoriale pour des albums qui n’étaient plus exploités entre 1998, année de cessation d’activité des éditions Claude Lefrancq à Bruxelles et la reprise EP à la césure 2002-2003. Après 1998, l’embryon de collection Agatha Christie de chez Lefrancq n’avait pas trouvé de repreneur parmi les éditeurs de la place. Et donc, sans la confiance d’EP dans ces deux titres et, au-delà dans la collection qu’ils ont amorcée, peut-être qu’aujourd’hui, ceux-ci n’existeraient plus sur le marché ?.. Certes, pour aller plus loin dans la comparaison, nous ne sommes plus dans des chiffres de vente à six chiffres comme chez Lefrancq, mais nous ne sommes pas non plus dans la même époque éditoriale. Pour mémoire, vers 2000, le nombre d’albums BD sortis annuellement était de l’ordre d’un millier seulement. Aujourd’hui, combien ? 4500 je crois ? Donc, pour ma part et au-delà de l’aspect créances, je peux dire que, dans ce contexte de sur-offre de titres, les éditions Heupé auront eu une politique commerciale bénéfique pour ces albums dont j’espère qu’ils continueront d’être des ouvrages de fonds. Jean-François Miniac.