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Terrorisme ferroviaire et incurie médiatique


Quand au soir du 21 août 2015, j'entends un criminologue médiatique, estimable par ailleurs, et d'autres journalistes évoquer l'attentat du Thalys 9364 Amsterdam-Paris entre Oignies et Arras, à 17 h 50, je sursaute. De fait, je ne peux que leur conseiller la lecture des "Grandes Affaires Criminelles du Rail". Pour le grand public comme pour l'historien, les approximations de ces commentateurs entendus sur une grande chaine d'information restent tout de même regrettables dans de telles circonstances, pour l'heure dramatiques. La criminalité ferroviaire a malheureusement son histoire, aussi longue que l'existence de ce mode de locomotion et le terrorisme ferroviaire n'est lui-même pas nouveau, loin de là, en France également. Comme pour l'islamisme radical d'ailleurs. En l'espèce, à l'aune du terrorisme puisque telle est la qualification retenue pour le forfait commis par le jeune Marocain Ayoub El Khazzani, Arras n'est pas étranger à une ancien attentat terroriste, datant de l'immédiat après-guerre, fomenté par une cellule communiste à l'époque, d'un bilan bien plus tragique que celui qui consterne et soulage l'hexagone en ce soir du 21 août 2015. Même à une heure de grande écoute, l'émotion ne devrait pas dédouaner, ni de la précision journalistique, ni de la mise en perspective historique. Remarquez, quand on écoute les versions sur le simple déroulé des faits eux-mêmes se multiplier au fil des heures, et se contredire au fur et à mesure, cela en dit long sur l'incurie de trop de médias, trop soucieux d'épouser l'actualité au plus près, quitte à balancer ineptie sur connerie. Quand l'objet des médias est d'être présent coûte que coûte, nécessité fait loi et peu importe la vérité, présente comme passée.
https://www.youtube.com/watch?t=54&v=VzgkMR1RuKQ