mardi

Plaisir d'auteur


Pour tout auteur, il est plaisant d'apprendre par la bande qu'un lecteur a tellement apprécié la lecture de votre livre qu'il a grignoté sa nuit pour le finir d'une seule traite, emporté par le suspens que vous y avez distillé. Cela a été le cas du beau-frère d'une amie à laquelle j'avais récemment offert un exemplaire de mon "Affaires d'Etat, Affaires Privées", paru chez Métive en avril dernier.
Ce lecteur de Courchevel, Yves, professeur de physique-chimie en classe prépa, que je n'ai pas le loisir de connaître, a fini l'ouvrage en question à plus de deux heures du matin. Même si j'écris en premier lieu pour mon propre plaisir, savoir que mon travail a été partagé et aimé s'avère naturellement gratifiant, ce d'autant que, tombant une fois n'est pas coutume dans la satisfaction, j'ai la faiblesse de beaucoup aimer ce volume, dans le fond comme dans la forme. Et le travail artistique et éditorial effectué par la maison d'édition sur ce titre, ciselé, à l'économie parfaite. Par ailleurs, ajouté à sa diffusion dans quelque 70 librairies indépendantes de l'hexagone, sa présence rapportée dans les relais H des gares françaises n'est pas également pour me déplaire. Puisse ce livre plaire autant à nombre de lecteurs, c'est tout le bonheur que je lui souhaite. Car, d'expérience, le bouche à oreille reste son seul véritable vecteur d'existence.

vendredi

Terrorisme ferroviaire et incurie médiatique


Quand au soir du 21 août 2015, j'entends un criminologue médiatique, estimable par ailleurs, et d'autres journalistes évoquer l'attentat du Thalys 9364 Amsterdam-Paris entre Oignies et Arras, à 17 h 50, je sursaute. De fait, je ne peux que leur conseiller la lecture des "Grandes Affaires Criminelles du Rail". Pour le grand public comme pour l'historien, les approximations de ces commentateurs entendus sur une grande chaine d'information restent tout de même regrettables dans de telles circonstances, pour l'heure dramatiques. La criminalité ferroviaire a malheureusement son histoire, aussi longue que l'existence de ce mode de locomotion et le terrorisme ferroviaire n'est lui-même pas nouveau, loin de là, en France également. Comme pour l'islamisme radical d'ailleurs. En l'espèce, à l'aune du terrorisme puisque telle est la qualification retenue pour le forfait commis par le jeune Marocain Ayoub El Khazzani, Arras n'est pas étranger à une ancien attentat terroriste, datant de l'immédiat après-guerre, fomenté par une cellule communiste à l'époque, d'un bilan bien plus tragique que celui qui consterne et soulage l'hexagone en ce soir du 21 août 2015. Même à une heure de grande écoute, l'émotion ne devrait pas dédouaner, ni de la précision journalistique, ni de la mise en perspective historique. Remarquez, quand on écoute les versions sur le simple déroulé des faits eux-mêmes se multiplier au fil des heures, et se contredire au fur et à mesure, cela en dit long sur l'incurie de trop de médias, trop soucieux d'épouser l'actualité au plus près, quitte à balancer ineptie sur connerie. Quand l'objet des médias est d'être présent coûte que coûte, nécessité fait loi et peu importe la vérité, présente comme passée.
https://www.youtube.com/watch?t=54&v=VzgkMR1RuKQ

dimanche

Quatre histoires courtes sur France Bleu Haute-Normandie


Le vendredi 4 septembre 2015, l'enregistrement radiophonique de quatre histoires courtes s'est déroulé à Rouen, avec le journaliste Richard Gauthier de France Bleu Haute-Normandie. Quatre affaires d'escroquerie parmi celles que la région a suscitées, issues de mon dernier volume, "Affaires d'Etat, Affaires Privées", paru chez l'excellent Métive en avril 2015. Centrées sur Lisieux, Le Havre, Rouen, Evreux, Saint-Georges-du-Vièvre et Amfreville, elles passeront à l'antenne le vendredi 11 septembre prochain. Soyez à l'écoute si vous en avez le loisir, ce d'autant qu'une surprise attendra les auditeurs de la station régionale...
Georges Rème.
Clément Passal.
Gisèle de Gisors. Roméo et sa Juliette, Villemessant Tout commence à Rouen, en 1810. Le 22 avril, nait Hyppolyte de Villemessant. L’enfant apparait dans une famille bourgeoise de la ville aux cent clochers. Mais ce n’est pas dans le commerce de rubans que l'ambitieux jeune homme réussit. Après la faillite de son négoce, il se lance dans la presse à Paris. Son domaine. Dès 1839. Il sera le grand patron de presse du Second Empire. Il reprend notamment le moribond Le Figaro en 1854 et assoit son succès. C’est dans ce bihebdomadaire libéral qu’en mai 1877 parait un article relatant l’histoire d’une jeune héroïne de la guerre de 1870,vous savez, celle entre Français et Prussiens. L'héroïne est une jeune Française de 22 ans, elle était alors employée auxiliaire du bureau télégraphique de Pithiviers, dans le Loiret. Lors du conflit, elle a espionné dans son bureau de poste, permettant de sauver 40.000 soldats français. Dès lors, son nom vole de bouche en bouche. Elle se nomme Juliette Dodu. Les faits relatés dans l’article signé d’un prête-nom sont édifiants. Lorsque les Prussiens envahirent Pithiviers le 20 septembre 1870, ils investirent le bureau du télégraphe des Dodu, lesquels furent dès lors relégués au premier étage de la poste. La jeune fille était téméraire : elle bricola alors une dérivation sur le fil télégraphique passant dans sa chambre. Et elle intercepta les transmissions des Prussiens. Mieux, elle fit parvenir secrètement ces dépêches aux autorités françaises. Mais pour son malheur, le montage de la dérivation fut découvert par les occupants. Lesquels condamnèrent la jeune espionne à la peine capitale. Fort heureusement, l’armistice fut signé et, in extremis, Juliette fut graciée par le prince Frédéric-Charles de Prusse. Dès lors, après la révélation du Figaro, l’héroïne française est couverte d’honneurs. Elle devient la première femme en France à recevoir la médaille militaire, en 1877, et la Légion d'honneur à titre militaire, en 1878. Cependant, des esprits tatillons s'interrogent. Ils s’aperçoivent que ce récit héroïque possède ses parts d’ombre. D'énormes parts d'ombre. Aucune source d’archives ne le corrobore. Ennuyeux, bizarre même. Les Prussiens avaient quitté Pithiviers trois semaines avant les faits relatés. Juliette ne connaissait ni la langue de Goethe, ni les codes prussiens, indispensables pour capter au son des messages chiffrés. Il n'y a pas trace de la condamnation à mort de Juliette, ni de sa grâce princière. Le directeur des Postes et Télégrammes de l'époque avait relaté tous les actes de résistance de ses employés durant le conflit. Mais pas celui de Juliette. Aucune mémoire de guerre de haut-gradés ne la cite. Alors, pourquoi cette mystification ? Parce que la jeune Juliette est avenante. Et qu’elle a un Roméo. Ce Roméo, elle l’a rencontré en 1873, alors qu’elle était responsable du bureau télégraphique d'Enghien-les-Bains. Et ce Roméo s’amouracha de la belle Juliette. De la jeune Juliette, de 38 ans sa cadette. Au point de lui obtenir la légion d’honneur. Ce Roméo-là meurt en 1879 à Monte-Carlo. Il se nomme Hyppolyte de Villemessant. Il ne verra pas la mort de sa protégée, trente ans plus tard. Juliette meurt en 1909 chez le peintre Odilon Redon, son beau-frère. Aujourd’hui, parmi les nombreux lieux commémorant l’auteure de cet exploit fictif, il existe une rue au Havre. Les légendes ont la vie dure. Même celle imaginée par un Roméo rouennais nommé Villemessant.

vendredi

Plaisir partagé.


De retour de Saint-Vaast-la-Hougue, un excellent salon concocté par Edmond Thin, Josette Cauchon et une fine équipe de bénévoles, entre retrouvailles d'amis et découvertes de nouveaux auteurs, notamment de mon voisin néphrologue Olivier Kourilsky, auteur de thrillers médicaux dont l'un se déroule non loin de Dinard dans les années 1970. Un agréable déjeuner en excellente et impromptue compagnie samedi midi, une belle conférence de l'enthousiasmant Didier Decoin, un diner amusant le samedi soir en compagnie de deux romanciers du terroir sur le mode "Bouge-toi Bérénice !". Cerise sur le gâteau : le lectorat est au rendez-vous. Pour ma part, 48 livres, bien que mes trois livres sur la Manche ne soit pas présents sur le site.
Au-delà des chiffres, nécessaires, c'est pour cela que nous écrivons : le plaisir de partager avec autrui. La réaction de ce lecteur m'a fait particulièrement plaisir. La veille, un autre lecteur passait devant moi et me demandait si j'étais l'auteur de tel livre. Devant mon acquiescement, il tendit un pouce levé et ajouta un appobateur : "Quel humour !" en se faufilant dans le flot des visiteurs. Sympa.
Dimanche, un passage matinal à l'institution locale, l'épicerie Gosselin, en compagnie de l'érudit Jean-Paul Gourévitch qui découvre le lieu insolite, épaté.
Chez Gosselin, on déniche de tout, même des brosses à brosse !
L'Hôtel de France, celui de l'essentiel des auteurs. Un must. Les autres auteurs dorment à Tatihou, l'île voisine.
Petit-déjeuner dominical et instructif, sur le mode livre jeunesse, caricatures et dessins d'humour, en compagnie du pertinent auteur de l'ABCDaire de la littérature jeunesse.

mercredi

Les Grands Mystères de l'Histoire n°7 (juillet-août 2015)


Retrouvez la plume de Jean-François Miniac dans le numéro 7 du bimestriel Les Grands Mystères de l'Histoire, celui de juillet et août 2015, lequel comprend notamment un cahier de 100 pages sur l'espionnage. Pour sa première publication dans cette jeune revue historique, Miniac accorde un entretien sur le monde du renseignement à la revue, livre également un entretien accordé par l'ingénieur Xavier Ameil, (le fameux agent français de l'affaire soviétique Vladimir Vetrov, sans doute l'affaire d'espionnage majeure de la Guerre froide), un article sur l'affaire Farewell et un autre sur le mystérieux Jean Cremet, breton et éminent agent communiste.