mercredi
Sang d'encre
"Dominique Rizet est enseveli. Au Figaro magazine, ce fait-diversier reçoit des tombereaux d'ouvrages consacrés au crime. Et d'énumérer sa moisson hebdomadaire: «Il était une fois Marseille, de René Coppano, commissaire de la brigade de répression des mœurs marseillaise, Côté Crime 2, de Jacques Pradel, Flic à vie de Georges Demmer, membre de la brigade anticriminalité parisienne… On en reçoit tous les jours!»
Il y a trente ans, le crime se tapissait dans l'obscurité des éditions spécialisées. Aujourd'hui, plus une seule maison d'édition sans collection «noire». Le genre est foisonnant: roman policier, thriller, polar historique, compte-rendu d'affaires judiciaires...
Les Éditions de Borée, par exemple, se sont spécialisées dans le fait divers régional: «Nous explorons les archives judiciaires des divers départements, explique l'éditrice Nathalie Faure. Nous avons vocation à développer des thèmes plus porteurs, comme les crimes passionnels. On constate un grand engouement pour ces sujets.» Ce n'est plus de l'amour, c'est de la rage! Un roman sur quatre est un roman policier: 1 750 titres ont été publiés en 2008, quelque 20 millions d'exemplaires s'en vendent par an et, en 2009, seize polars figuraient dans les cinquante meilleures ventes du classement Ipsos-Livres hebdo.
Un genre prisé par la gent féminine, comme le constate Stéphane Bourgoin, qui a vendu un million d'exemplaires de son ouvrage édité chez Grasset en 1991 (Serial Killer: enquête sur les tueurs en série): «Mon lectorat est féminin à 70%, estime-t-il. Les femmes sont de plus grandes lectrices que les hommes, elles sont aussi plus férues de psychologie.»
Source : Stratégie.