Le quatrième volume des enquêtes d'Hippolyte Salvignac, "La conspiration hongroise", parait aux éditions De Borée, preuve de la régularité de la mécanique littéraire de son auteur, Philippe Grandcoing.
Le romancier a obtenu plusieurs prix littéraires pour les volumes précédents, fruits d'une belle plume au charme classique, portée par un sérieux travail documentaire qui présidait auparavant à ses nombreux livres d'histoire narrative, dont certains écrits avec son compère Vincent Brousse.
Dans ce nouveau titre de la série, le romancier et historien limougeaud y plonge ses personnages au coeur d'une conspiration aux ramifications internationales. Hippolyte Salvignac, l'inspecteur Lerouet et Léopoldine, la sensuelle compagne de l'antiquaire, enquêtent sur une mystérieuse affaire criminelle dans la communauté des artistes hongrois exilés dans l'hexagone. Alors que Georges Clemenceau perd le pouvoir, notre trio enquête jusqu'à Vienne, celle de Klimt et de Freud, à la découverte de la capitale de toutes les audaces intellectuelles et artistiques de la Belle Epoque.
Par ailleurs, les trois premiers volumes de la série sont désormais paru en poche, notamment "Tuer est un art", enquête autour de la Normandie des impressionnistes, qui compte comme détective d'un jour le père d'Arsène Lupin, Maurice Leblanc. En un mot, tous en librairie en compagnie d'Hippolyte Salvignac !
Nul doute qu'entre deux cours professés au lycée Gay-Lussac, le romancier peaufine actuellement le cinquième volume des aventures de Salvignac, ce pour le plus grands plaisir de fidèles lecteurs. Et de nouveaux. Je le lui souhaite. Ce serait amplement mérité.
Voici maintenant la parution de la cinquième enquête du personnage créé par Philippe Grandcoing, l'antiquaire Hippolyte Salvignac.
Parallèlement sort en poche, toujours aux éditions De Borée et sous ma direction, la précédente aventure : "La conspiration hongroise".
Quelle idée saugrenue de vouloir acheter un château en Périgord ! Dominant la vallée de la Vézère où se multiplient les trouvailles archéologiques, Rocalbes avait pourtant tout pour plaire. Mais le séjour d’Hippolyte Salvignac aux Eyzies, capitale mondiale de la Préhistoire, tourne vite au cauchemar en ce printemps 1910. Les meurtres succèdent aux meurtres, tandis qu’archéologues français et étrangers se livrent une guerre impitoyable pour le contrôle des sites.
Hippolyte aura bien besoin du soutien du clan Salvignac, de son impétueuse compagne Léopoldine et des talents de l’inspecteur Lerouet pour démêler l’écheveau de ces multiples mystères.
Philippe Grandcoing a obtenu trois prix littéraires pour les trois premiers épisodes de la série. Il fait revivre comme nul autre avant lui le monde des Brigades du Tigre, dans cette France qui avance, lentement mais sûrement, vers la guerre. Si cette Belle Epoque se termine, l'Auteur campe un pays aux multiples contrastes, avec des personnages attachants qui gagnent en épaisseur à chaque nouvel épisode et créent une série réellement addictive. Ici le splendide Périgord, tandis que la 4e aventure conduisait nos héros dans la Vienne de Freud et de Klimt...
La Malédiction
de Rocalbes, Philippe
Grandcoing
(De
Borée, 2022, 309 p, 19, 90 e)
Ce cinquième tome de la série romanesque consacrée aux
enquêtes d'Hippolyte Salvignac plonge son lectorat au cœur de la
Dordogne. Un mystère, familial et tragique, plane ainsi
sur le domaine de Rocalbes, un château dominant la vallée de la Vézère que le
père d’Hyppolite, l’ancien tabellion de Martel Aristide Salvignac, envisage
d’acquérir pour sa progéniture. Alors, en 1910, son fils et sa féministe
compagne Léopoldine viennent visiter les lieux. Malédiction !
Lors de son séjour aux Eyzies de Tayac, l’antiquaire dilletante
qu’est Hippolyte est confronté à une macabre découverte à Rocalbes
même. Puis à une série de meurtres d’ouvriers sur des chantiers de
fouilles, ce sur fond de conflit entre archéologues autour des sites
préhistoriques. Ainsi, le Suisse Otto Hauser, un réel
préhistorien et affairiste, intrigue Salvignac… Naturellement, alors
que son chauffeur est accusé d’un homicide, Hyppolite convoque en Périgord son
fidèle comparse, l’inspecteur des brigades du Tigre Jules Lerouet. Fictif mais
solidement documenté, ce polar historique convoque aussi habilement
les emblématiques richesses périgourdines comme ses figures
historiques. Grâce à son écriture soignée, à sa discrète érudition,
à son habile agencement du réel avec la fiction, Philippe Grandcoing compose
avec talent une vivante reconstitution d’une époque surannée. Alternant
moments lents et scènes d’action, s’attardant sur les bonheurs de la
table, l’agrégé d’histoire mué en romancier bâtit une intrigue
complexe mais sans apesanteur – l’enquête débute au mitan du récit - et brosse
aussi avec finesse d’attachantes psychologies. Et avant
tout celles du tandem Salvignac-Lerouet. Le duo déjouera-t-il la malédiction de
Rocalbes ?... Mystère, que je vous souhaite d’élucider.
Jean-François Miniac, avril 2022.
