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25ème Heure du Livre 2011- Le Mans.




Au pied du centre historique de la bonne ville du Mans dominé par la cathédrale Saint-Julien, quai Louis Blanc, la 25ème Heure du Livre demeure un des premiers salons de la rentrée littéraire, l'un des plus anciens aussi. Avec une thématique sur les peuples premiers, le salon 2011 a mis cette année l'Afrique à l'honneur, et en particulier le peuple Dogon du Mali.

Pas moins de 250 auteurs ont été présents cette année, dont Mazarine Pingeot, Lydie Salvayre, la sympathique Sylvie Fontanel, Margaux Guyon, Flavie Flament en parfaite image de mode, des flics de renom, notamment Claude Cancès, auteur d'une somme sur le mythique 36 quai des orfèvres. Au programme dédicaces, débats et rencontres.

Pour ma part, j'ai été présent sur le stand de la librairie Le passage, celui de l'imprévisible et clownesque Jean-Pierre Coffe et de la discrète et petite Mazarine Pingeot, au noir regard si mitterrandien, celui d'un excellent rhum offert à discrétion par la libraire, celui d'une sympathique équipe de bénévoles et de professionnels. Cette signature a été l'occasion de faire la rencontre de mes voisins, Margaux Guyon et David Ramolet. Sous des airs de jeune fille sage au regard bleu et à la moue gentille, l'agréable et urbaine mademoiselle Guyon est l'auteur d'un premier roman remarqué, Latex etc, chez Plon, un roman sentant le soufre, de nature autobiographique, aux antipodes d'une Sylvie Fontanel, aussi voisine de signature. Ancien chanteur et parolier d'un groupe manceau dans l'esprit d'un Malicorne, La brinche, l'eurélien David Ramolet est l'auteur de trois romans, dont Les ombres de Craonne et le dernier sur l'univers du cirque, De la sciure dans les veines, chez un Siloë devenu fréquentable. Avec mon agréable condisciple, un brin moqueur, nous saluons l'aimable Raymond Poulidor, l'éternel second qui a commis un livre selon le mot de sieur Loison, compatissions aux assauts répétés de notre voisine cover-girl par un bellâtre à l'allure ibère. Sans doute émoustillé par ce roman dont le mot du surréaliste érotomane André Pieyre de Mandiargues correspond à merveille : "Le public aime les petites putes qui racontent leur histoire.".
Dialogue :
" - Ah ? Vous comptez les livres vendus ?
- Oui, et les rendez-vous dans ma chambre aussi !"
Décidément, pour demeurer dans le ton annuel, il n'a manqué que la poutre de Bamako à ce salon sarthois.
Dialogue entendu :
"- Est-ce convenable pour ma fille ? demande une mère accompagné de son adolescente.
-Quelle âge a-t-elle ?
-14 ans.
-C'est un peu crû, mais il n'est jamais trop tôt pour faire des découvertes !"
Et un de plus. Chauffe !



Cette date a été l'occasion de revoir le chaleureux Eric Biville des éditions du Masque - et avec lui, toute une époque, celle des Claude Lefrancq, Hélène Amalric et Didier Humbot- ainsi que l'ami Alain Loison, toujours éclatant et urbain par son savoir encyclopédique. Elégant aussi, une rareté dans cette petite République des lettres : "Un an déjà que vous m'avez ouvert la porte des éditions auxquelles j'ai remis ce matin le tapuscrit, à paraître prochainement. Je vous en suis très reconnaissant... même si ces douze mois ont été d'intenses moments de "travail" car en parallèle, j'ai écrit mon sixième roman policier "La veuve de la place saint-Pierre". Sortie le 5 octobre pour le salon du livre du Mans "la 25e heure du livre". "

Déjeuners et dîner en excellente compagnie, avec les précédents, plus une illustratrice, l'aquarelliste Yves de Saint-Jean et Denys Ezquerra, professeur atypique, aquarelliste musardeur et séditieux informateur au regard narquois. Au menu de la soirée : de l'Histoire et des histoires, l'admirable Pierre Péan, son fils écrivain, le peintre Philippe Gautier, l'impayable Marien Defalvard, l'humilité fait jeune homme à force d'avoir trop louché sur François-René, les frasques attribuées à des édiles roses, Jack Lang, le Johnny national, Sardou, Souchon, les arrières-cuisines des salons, le prix Saint-Simon, le people Cosne-sur-Loire, des anecdotes à foison ( Jean-Pierre Coffe éructant "Faites-moi taire ce connard !" à propos des élucubrations renaissantes du pauvre Gonzague avant de quitter le-dit salon préférant signer chez un vigneron voisin...), la morosité de la librairie cette année... Une confirmation, la seule présence d'auteurs médiatiquement connus dans un autre domaine d'activité que celui du livre est grassement rémunérée sur certains grands salons. Par bonheur, ceux qui les font dédicacer sont rarement lecteurs. Dés lors, l'invitation des vedettes des médias reste finalement une façon toute commerciale de flatter le snobisme populaire des téléspectateurs provinciaux tout en achetant une part de leur renom pour asseoir celui de l'organisateru. Et pour finir, une goguenarde petite devinette d'actualité en ce jour de premier tour de primaire socialiste : quel édile socialiste surnomme DSK "bite sur le front" ? Bon, je pars me réfugier dans mon Paligloo, la fameuse maison de paille et de terre ! A 3000 euros les 70 m2, la crise du logement pourrait être résolue ! Quant à celle du livre, avec l'invasion du numérique, elle ne fait que commencer...